O Amor et Sublimitas

Ensemble RESONEZ

O Amor et Sublimitas, le dernier programme de l’Ensemble RESONEZ, présente de la musique suisse du Moyen-Âge. La Suisse dispose d’une riche collection de manuscrits médiévaux contenant de la notation musicale. Les cinq musiciennes de l’Ensemble RESONEZ travaillent à partir des manuscrits originaux. Elles allient exploration sonore et créativité à un esprit de recherche rigoureux et redonnent ainsi vie à la musique médiévale. Des chants sacrés à une, deux ou trois voix sont interprétés a cappella par les chanteuses de l’ensemble, tandis que d’autres pièces monodiques sont jouées à la flûte à bec solo.

L’objectif de ce projet est de faire résonner le patrimoine culturel dans les églises et bâtiments historiques des différentes régions de Suisse. L’architecture médiévale est présente à tout moment et visible par tous. En revanche, les témoignages sonores de cette époque restent encore largement méconnus et ne sont rendus perceptibles qu’à travers une interprétation historiquement informée lors d’un concert.

Veri floris sub figura, conduit

 

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O Amor et Sublimitas est un prolongement de la tournée O Amor Deus, qui s’est déroulée en 2023-2024 dans les cantons de Bâle-Ville, du Jura, de Fribourg, de Vaud, du Valais, de Neuchâtel, de Genève et du Tessin, avec 9 dates de concert au total. Le dernier concert a eu lieu en octobre 2024 dans le cadre du festival bâlois TEXTUR, qui proposait en outre plusieurs ateliers autour de la Basler Liedhandschrift.
Grâce à cette étude intensive des manuscrits originaux et à leur interprétation à maintes reprises en concert, il est apparu clairement que ce répertoire rare et d’une beauté exceptionnelle, dont une grande partie n’a encore jamais été enregistrée, devait être rendu accessible à un large public en dehors du cadre du concert. Le contenu du programme a été élargi dans le but de réaliser un enregistrement sonore basé sur la recherche. Il sera enregistré en octobre 2025 par le label Schweizer Fonogramm et sortira en CD au printemps 2026.

RZ a PHILIPPE JAQUET

© Philippe Jaquet

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L’amour ddivin est au cœur de ce nouveau programme. La pièce qui ouvre le programme et lui donne son titre est un conduit attribué à Philippe le Chancelier, un grand penseur du début du 13e siècle qui enseigna à l’université de Paris et écrivit de nombreux poèmes et chants religieux. Ce conduit, O amor deus deitas, est consigné dans deux manuscrits aujourd’hui conservés à Bâle.
Les métaphores de l’amour de Dieu sont étonnamment sensuelles dans bon nombre des poèmes religieux qui nous sont parvenus. La séquence Virgines caste, attribuée à Abélard, un moine du 12e siècle, en est l’un des exemples les plus célèbres : marqué par son amour légendaire pour Eloïse, il y fait fusionner le désir terrestre et le désir divin.
Dans la partie alémanique du pays, le chant spirituel Wene herze, wenent ougen, qui est conservé uniquement dans la Basler Liederhandschrift, reflète la ferveur intime de la poésie mystique du Moyen Age qui la rend si touchante.

Le rayonnement profond de cette musique invite à la réconciliation. La beauté particulière du répertoire sacré, à la fois profond, simple et plein de lumière, est idéalement mise en valeur dans les églises disposant d’une grande réverbération.

Ce programme a pour principales sources musicales la Basler Liederhandschrift, un graduel de l’abbaye cistercienne de La Maigrauge à Fribourg, le cantional de Thomas Kress de la chartreuse de Bâle et le Manuscrit 383 de la bibliothèque de l’Abbaye de Saint-Gall, rédigé au 13e siècle à la cathédrale de Lausanne.

Équipe artistique :

Ensemble RESONEZ:
Angélique Greuter, chant et direction artistique
Ann Allen, chant
Esther Labourdette, chant
Katarina Šter, chant
Marie Verstraete, flûtes à bec

Basler Liederhandschrift

© Angelique Greuter

Ensemble RESONEZ

L’Ensemble RESONEZ se produit depuis 2020 dans différentes formations et est spécialisé dans la musique médiévale. Alliant recherche sonore et créativité à un esprit de recherche rigoureux, les musiciennes savent rendre accessible à l’oreille contemporaine la musique des siècles précédents. Elles s’appuient toujours sur les manuscrits originaux et les publications musicologiques correspondantes. Elles font également intervenir dans leurs interprétations leurs propres personnalités artistiques et leurs autres expériences musicales. Le résultat est une musique médiévale vivante qui, pour les auditeurs d’aujourd’hui, est étonnamment belle, passionnante et entraînante.

Outre des représentations dans des églises romanes et gothiques (Kartäuserkirche de Bâle, Wehrkirche St. Arbogast à Muttenz, Collégiale de St. Ursanne, Dorfkirche Riehen, Abbaye de St. Maurice, église San Biagio de Bellinzona), l’ensemble a également joué dans la prestigieuse collection de textiles médiévaux de la Fondation Abegg dans le canton de Berne. En novembre 2022, l’ensemble a été invité au bird’s eye jazz club de Bâle dans le cadre d’une coopération entre le festival TEXTUR – Musique ancienne en combinaisons neuves et la série Spiegelungen.

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Schubert & Goethe – Un récital

Schubert Erlkonig header

Le concert « Schubert & Goethe » réunit deux des personnalités les plus importantes de l’histoire culturelle européenne.

Tout au long de sa vie, Franz Schubert fut profondément fasciné par la poésie de Johann Wolfgang von Goethe et mit en musique plus de ses poèmes que ceux de tout autre auteur. Bien que Goethe n’ait prêté que peu d’attention aux Lieder (mélodies) de Schubert, préférant des compositions plus simples et strophiques, le compositeur, lui, sut instinctivement saisir la force musicale de ses vers.

Ses compositions révèlent une sensibilité particulière au potentiel psychologique et dramatique des poèmes, établissant un dialogue intense et subtil entre les mots et la musique. Il crée ainsi l’une des œuvres les plus profondes et les plus touchantes de l’histoire de la musique.

Le concept

Ce récital propose une sélection de Lieder en guidant le public à travers un large éventail de thèmes romantiques, donnant ainsi naissance à une soirée riche en diversité.

La création du spectacle aura lieu le 24 juin 2025 au Lüschersaal de Riehen près de Bâle et s’inscrit dans le cadre du Tour Musical (du 7 au 28 juin 2025), une série de concerts organisés dans toute la Suisse par la Société suisse de pédagogie musicale SSPM. Cette initiative s’engage à mettre en lumière les pédagogues musicaux indépendants et leur activité artistique. Elle attire l’attention du public sur la précieuse activité d’enseignement musical non institutionnelle.

L’objectif de ce concert est de promouvoir la culture musicale classique et l’art du Lied non seulement dans les grandes salles, mais aussi dans les petites salles régionales.

Affiche de concert réalisée par le graphiste français Bernard Chadebec

Affiche de concert réalisée par le graphiste français Bernard Chadebec

Le programme

Trois grands thèmes traversent le programme :

  • la quête de l’infini et la nature comme miroir de l’âme,
  • l’extase et la douleur du désir,
  • la nostalgie du temps perdu.
  1. Ganymed D544, Op. 19,3
  2. Rastlose Liebe D138, Op. 5,1
  3. Nähe des Geliebten D162; Op. 5,2
  4. Schäfers Klagelied D121, Op. 3,1
  5. Nur wer die Sehnsucht kennt (Mignon I) D877, Op. 62,4
  6. Gretchen am Spinnrad D118
    Impromptu Nr. 3 op. 142 für Klavier solo D935
  7. Suleika I D720
  8. Jägers Abendlied D368, Op. 3,4
  9. An Mignon D161, Op. 19,2
  10. Erster Verlust D226, Op. 5,4
  11. Kennst du das Land (Mignons Gesang) D321
  12. Heidenröslein D257, Op. 3,3

La soirée débute avec « Ganymed », expression de la fusion mystique entre la nature et le divin, suivi de « Rastlose Liebe » qui décrit l’agitation incessante d’un cœur en quête du bonheur inaccessible. L’amour oscille entre tendresse et mélancolie dans « Nähe des Geliebten » et « Schäfers Klagelied » où sentiments et paysages se confondent.

La douleur de l’absence et du désir inassouvi atteint une intensité poignante dans « Nur wer die Sehnsucht kennt » avant de plonger dans l’intériorité dramatique de « Gretchen am Spinnrad » où l’amour obsessionnel prend forme, musicalement, dans la rotation frénétique du rouet. Après cette tension extrême, l’Impromptu pour piano apporte un moment de recueillement, avant que « Suleika » n’enchante par sa chaleur sensuelle.

Avec « Jägers Abendlied », le calme du soir revient dans une ambiance introspective, tandis que dans « An Mignon » et « Erster Verlust », la nature irréversible du temps est ressentie comme une blessure intérieure. Puis « Kennst du das Land » confère à la nostalgie une intensité presque fiévreuse, oscillant entre élan impulsif et espoir naissant.

Enfin « Heidenröslein », d’une simplicité trompeuse, vient clore le programme sur un chant à la fois léger et cruel, où l’éphémère éclat de la rose rappelle la fragilité des désirs humains.

Les artistes

Angelique Greuter

© Philippe Mazère

Stéphane Spira

© Raphaël Chipault

La collaboration entre la chanteuse Angélique Greuter et le pianiste Stéphane Spira a débuté en 2015. Cette soirée n’est pas seulement un hommage à Schubert et Goethe, mais aussi l’expression de leur vision artistique commune : le mariage subtil des mots et de la musique au plus haut niveau d’interprétation.

Angélique Greuter
Angélique Greuter a un parcours artistique riche, alliant le chant, le théâtre et la musicologie. Après une formation en danse classique et en théâtre du mouvement à Berlin et à Paris, son parcours l’a menée à Moscou, où elle a étudié le chant avec le célèbre baryton Pavel Lissitsian. À Paris, elle a obtenu un Premier Prix de musique de chambre de la Ville de Paris et a terminé ses études de chant à l’École Normale de Musique de Paris. Elle a commencé sa carrière de soliste dans le domaine de l’oratorio et du lied, avec un accent particulier sur Schumann, Liszt et Schubert, mais aussi avec des créations d’œuvres contemporaines.

Sa curiosité artistique l’a conduite à la musique médiévale, qu’elle a étudiée à la Sorbonne Paris IV. Aujourd’hui, elle est directrice artistique du festival bâlois TEXTUR – Musique ancienne en combinaisons neuves et a fondé l’ensemble RESONEZ et Les Elancées, avec lesquels elle se consacre au répertoire médiéval et à l’improvisation libre. Elle se produit dans des festivals et des églises de renom en France, en Allemagne et en Suisse.

Pour Angélique Greuter, ce récital représente un retour à ses racines musicales, après s’être consacrée intensément à la musique médiévale au cours des dernières années. L’événement à Riehen s’inscrit dans la continuité de sa longue activité de concerts dans la région, qui a déjà été soutenue à plusieurs reprises par la ville de Riehen et le canton de Bâle ainsi que par différentes fondations.

Stéphane Spira
Stéphane Spira a commencé sa carrière musicale en tant que violoniste et a reçu une médaille d’or de l’Union des Conservatoires de à l’âge de 13 ans. Mais à 20 ans, il découvre sa véritable vocation : le piano. Il reçoit alors les enseignements de Brigitte Engerer et de Claude Lebissonnais.

En tant que pianiste, il enthousiasme par son jeu expressif et nuancé. Son album solo Voyage Musical en Terroirs de France a été récompensé par le label « Le choix de France Musique » . Parallèlement à son activité de soliste, il se consacre avec passion à la musique de chambre en fondant un duo avec la violoniste Isabelle Flory, avec laquelle il a enregistré plusieurs disques.

Spira aime les projets qui dépassent les genres. Il a composé des arrangements musicaux du concert Tangolied pour le baryton José Luis Barreto et a créé la pièce Pouchkine-Traversée avec Svetlana Lifar et Xavier Béja. Avec Angélique Greuter, il a conçu les programmes Sonate, Amour et… Mensonge et Notre vie avec Schubert. Sonate, Amour et… Mensonge et Notre vie avec Schubert.

Son activité pédagogique compte de nombreuses années d’enseignement dans des conservatoires ainsi qu’une spécialisation dans l’interprétation du Lied. Il est en outre coach professionnel d’artistes. En 2014, il fonde le festival Les Spiriades, offrant une plateforme de rencontres musicales à La Frette-sur-Seine et ses environs.

Marie Miresse del Monde

Konzertaufnahme szenisch zwei Sängerinnen, eine Flötistin im Profil

Mon cuer mon ame, Ensemble de musique médiévale
Angélique Greuter, chant – Elisabeth Neyses, chant – Marie Verstraete, vièle et flûtes à bec

Marie miresse del monde est un programme semi-scénique d’une grande diversité stylistique, dont le fil conducteur est le pouvoir de guérison de Marie. Les deux seuls recueils français de légendes et de chants dédiés à la Vierge Marie constituent la base de ce programme : les célèbres Miracles de Notre Dame de Gautier de Coincy, datant du 13e siècle, et un manuscrit anonyme du 14e siècle, appelé Rosarius (F-Pn fr. 12483).

Au Moyen Âge, Marie intervient naturellement dans la vie quotidienne, par le biais de plantes qui guérissent ou lorsqu’un problème doit être résolu. De nombreux récits, chants et motets témoignent de sa proximité.

Marie miresse del monde

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Joué et parlé en français moderne, le miracle de Gautier De deuz fammes que Nostre Dame converti donne un cadre narratif au spectacle. Une femme, trompée par son mari, demande à Marie de la venger. Mais la Vierge Marie lui apparaît pour lui signifier qu’elle ne fera rien contre son amant, car celui-ci la sert avec constance…
Des textes déclamés en ancien français, tirés du Rosarius, servent d’introduction poétique. Dans cette sorte de petite encyclopédie, les vertus des plantes sont comparées à celles de Marie, car elle est la véritable miresse (médecin) du corps et de l’âme. En intégrant d’autres manuscrits musicaux, dont Bamberg, La Clayette, Wolfenbüttel et Florence, les chansons pieuses alternent avec des motets et des conduits à plusieurs voix qui prolongent le récit.

 

« La deuxième partie était consacrée à la légende mariale « Les deux rivales » de l’abbé, poète et musicien Gautier de Coincy, dans laquelle étaient à leur tour insérées de nombreuses pièces musicales. L’histoire de deux femmes, dont l’une est la trompée et l’autre la maîtresse d’un homme, a été interprétée de manière très convaincante par Neyses et Greuter.
Le couronnement du concert fut l’antienne mariale à trois voix « Salve Regina », pendant laquelle un silence à couper le souffle régnait dans la salle ».
Doris Huhn, 19.02.2015, Alzenauer Tagblatt

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Mon cuer mon ame

L’ensemble Mon cuer mon ame s’est produit en Belgique en juin 2013 lors du Day of Early Music à Alden Biesen dans un programme dédié à Henrik van Veldeke, Minnesänger flamand du 12e siècle. Fortes de cette première collaboration, les trois musiciennes ont souhaité élargir leur répertoire en proposant un nouveau spectacle alliant musique et poésie.

Étudiante en musicologie, Angélique Greuter a élaboré ce programme en 2014 sous la direction d’Isabelle Ragnard, Maître de conférences à Paris – Sorbonne Universités. Ce concert, accompagné d’un travail de recherche, fait partie de la validation de son Master Professionnel d’Interprétation de la Musique Médiévale. Il est conçu en français, mais peut être adapté à un public germanophone si le souhait en est exprimé.

Contenu du programme

  1. partie – Les propriétés des plantes

Textes tirés du manuscrit anonyme Rosarius du 14e siècle

  • Ave in styrpe spinosa/Ave gloriosa/Manere, Motet
  • Texte sur le Rosier
  • De la virge nete et pure, Chanson mariale (Rosarius)
  • Tu decus es decoris/O Maria beata genitrix/Nostrum, Motet
  • Texte sur le Franc Mourier
  • J’ay un cuer moult lent, Chanson mariale (Rosarius)
  • Texte sur le Persin
  • Ave beatissima/Ave Maria/Ave maris stella, Motet
  • Texte sur la Fleur de lis
  • Candida virginitas/Flos filius eius, Motet
  • Texte sur la Flour de lis, incluant leDit de la Pomme de Baudoin de Condé (Rosarius)
  • Stirps Iesse/Virga cultus/Flos filius eius, Motet
  1. partie – De deuz fammes que Nostre Dame converti

Miracle 33 du Livre I des Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coincy, traduit en français moderne par Angélique Greuter
Y sont insérées au fil du texte les pièces suivantes :

  • Dieus ! je fui ja pres de joïr/Dieus ! je n’i puis la nuit dormir/Et vide
  • De chanter me semont Amour, Chanson de Vielart de Corbie
  • Quant ces flouretes florir voi, Chanson mariale de Gautier de Coincy
  • (Contrafactum de la chanson précédente de Vielart de Corbie)
  • Diex comment pourrai savoir, Chanson mariale (Rosarius)
  • Chanter et renvoisier sueil, Chanson de Thibaut de Blazon
  • Por mon chief reconforter, Chanson mariale de Gautier de Coincy
  • (Contrafactum de la chanson de Thibaut de Blazon)
  • De pleurs plains et de soupirs,Chanson mariale (Rosarius)
  • Quant define la verdour/Quant repaire la douçour/Flos filius eius, Motet
  • Texte sur la Mauve (Rosarius)
  • Texte sur la Celidoine (Rosarius)
  • Pia Mater, Conduit à 2 voix
  • Ex semineMotet à 3 voix
  • Entendez tuit ensemble, Chanson mariale avec déchant de Gautier de Coincy
  • Virga, virgo regia/Flos filius eius, Motet
  • Salve Regina, Antienne mariale

↓ PDF Livret de programme

La bele m’ocit

Portrait Mon cuer mon ame draussen

Quant define / Quant repaire, Motette

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Mon cuer mon ame est un ensemble fondé par Marie Verstraete, Elisabeth Neyses et Angélique Greuter pour faire revivre les chants d’Henrik van Veldeke, dont il ne reste aujourd’hui que les textes. Lors d’une masterclass organisée en 2011/12 à Alden Biesen en Belgique, les trois musiciennes ont été initiées par Benjamin Bagby et Marc Lewon à l’art de la reconstitution musicale et de la contrefaçon. Ces deux procédés sont indispensables si nous voulons nous faire une idée du son des chants du 12e siècle, dont nous avons aujourd’hui perdu toute trace. Ils constituent donc une base essentielle de l’approche artistique de ce programme.

L’œuvre poétique d’Henrik van Veldeke surprend par ses formes concises et son esprit quelque peu décalé. Nombre de ses chansons ne comportent qu’une seule strophe et se terminent par une pointe d’humour.
Là où les troubadours et les trouvères chantent la fin’amor, l’amour courtois pour une dame inaccessible car trop haut placée, Veldeke prône le droit à une relation amoureuse dans toute sa dimension érotique (Manigem herzen, Alse die vogel vrölȋchen). Il donne également la parole à la femme, en soutenant son choix d’accepter ou non les avances de son amant, et se moque de ceux qui s’obstinent à « chercher des poires sur les hêtres » (In den zîten daz die rosen).
Selon l’opinion optimiste de Veldeke, il vaut mieux être vaincu par l’amour, malgré les blessures qu’il peut causer, que de ne pas le connaître, car c’est la seule façon de trouver le bonheur et la vraie liberté.

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Contenu du programme

  • In vernali tempore, Chant de mai, attribué à Morten Børop, 15e s.
  • Par une matinee / O clemencie / D’un joli dart d’Amours, Motet, 13e s.
  • Hintber, Estampie de Marie Verstraete, solo de vièle
  • Es haben die kalten nehte getȃn, Minnelied de Heinrich von Veldeke, reconstruction
  • Manigem herzen, Minnelied de Heinrich von Veldeke, 12e s.
  • In den zîten daz die rosen, Minnelied de Heinrich von Veldeke, reconstruction
  • Tota pulchra es, Antienne mariale, 13e s.
  • Trotto, 14e s., solo de flûte à bec
  • El mois d’avril / O quam sancta / Et gaudebit, Motet, 13e s.
  • Parlamento, 14e s., solo de flûte à bec
  • Quant la seson renouvele, Chanson de Trouvère de Richard de Semilli, 12e s.
  • Alse die vogel vrölȋchen, Minnelied de Heinrich von Veldeke, Melodie de Quant la seson
  • Quant define / Quant repaire / Flos filius, Motet, 13e s.
  • Amours et ma dame aussi, Rondeau d’Adam de la Halle, 13e s.
  • Adan, li quels doit miex trover, Jeu parti d’Adam de la Halle, 13e s., parlé
  • Amours et ma dame aussi, Rondeau d’Adam de la Halle, 13e s.
  • La bele m’ocit / In seculum, Motet, 13e s.
  • Quant yver / In seculum, Motet, 13e s.
  • La seconde estampie royal, Estampie, 13e s., solo de vièle
  • Nu rue mit sorgen, Canon d’Oswald von Wolkenstein, 15e s.
  • Der Blȋdeschaft, Minnelied de Heinrich von Veldeke, reconstruction

Mon cuer mon ame, Biographies

Après une formation de danse classique à Berlin et à l’Ecole internationale de théâtre de Jacques Lecoq à Paris, Angélique Greuter se forme en tant que chanteuse d’opéra auprès de Pavel Lissitsian à Moscou. A Paris, elle poursuit ses études avec Camille Maurane et obtient son diplôme de chant à l’Ecole Normale de Musique Alfred Cortot. Son penchant pour le répertoire français la conduit au rôle-titre de Pelléas et Mélisande de Debussy et à La voix humaine de Poulenc, un monologue chanté dans lequel elle se met elle-même en scène à l’Opéra du Caire. A la Sorbonne, elle se spécialise notamment sous la direction de Katarina Livljanic et Benjamin Bagby et y obtient un Master d’interprétation de la musique médiévale. Dans ce répertoire, elle se produit avec les ensembles Cum Jubilo et Mon cuer mon ame dans des festivals de renom (Voix et route romane en Alsace, Nuits romanes en Poitou-Charentes, Dag van de Oude Muziek à Alden Biesen (BE), Printemps de Bourges et bien d’autres). Avec le trio vocal Les Elancées, elle explore de nouveaux territoires, combine la musique ancienne avec l’improvisation libre et travaille avec des compositeurs, des danseurs et des artistes visuels.

Elisabeth Neyses fait ses études de chant auprès d’Elsa Cavelti à la Hochschule für Musik und Darstellende Kunst de Francfort-sur-le-Main. Elle se rend ensuite à Londres, où elle poursuit ses études avec Laura Sarti. Des master classes de chant lyrique avec Hartmut Höll et Mitsuko Shirai complètent sa formation. En tant que chanteuse d’opéra et d’oratorio, surtout dans le domaine de la musique baroque, elle mène une intense activité de concerts, entre autres avec des orchestres comme Capella Savaria et le Drottningholm Baroque Ensemble. Des enregistrements radiophoniques et des tournées de concerts la mènent à travers l’Europe. Elle aime particulièrement le travail artistique dans des formations de musique de chambre. Avec des ensembles comme Donna e mobile, The EnCHANTing Consort et Ensemble de Luxe, elle donne des concerts et des récitals des époques musicales de la Renaissance, du baroque et du romantisme. Depuis quelques années, elle approfondit ses études dans le domaine de la musique du Moyen Âge en suivant les masterclasses de Marc Lewon, Benjamin Bagby et Katarina Livljanic.

Née en Belgique, Marie Verstraete se spécialise dans la pratique de l’interprétation de la musique ancienne, à la fois comme musicienne et comme musicologue. En 2009, elle obtient un Master en flûte à bec auprès de Bart Spanhove, Bart Coen et Koen Dieltiens au Lemmensinstituut de Louvain, en Belgique. En 2010, elle obtient un Master of Music en musique médiévale et de la Renaissance à Trossingen. En 2012, elle obtient un Master of Arts en musicologie avec distinction. En 2013, elle obtient une bourse de l’Institut historique allemand de Rome pour son projet de doctorat à l’Université Johannes Gutenberg de Mayence. De 2014 à 2017, elle travaille comme collaboratrice scientifique à la Schola Cantorum Basiliensis. Actuellement, elle travaille comme pédagogue en Suisse et lors de festivals de musique internationaux. Elle donne régulièrement des concerts dans toute l’Europe avec des ensembles tels que Aquil’AlterA (BE), Il Nostromo del Sogno (BE), Isabella (FR/DE), Les Riches Heures (CH), Mon cuer mon ame (CH/DE), Officium (DE), La Reverdie (IT) und La fonte musica (IT).

↓ PDF Livret de programme (allemand)

Entrées en résonance

Zwei Sängerinnen neben Skulptur (Kinderkopf) in Galerie

Les Elancées proposent des moments de partage spontané devant des oeuvres d’art dans des expositions, des galeries ou des ateliers d’artistes. Les trois chanteuses, spectatrices parmi les spectateurs et spectatrices, déambulent au gré d’une exposition. Tout en s’imprégnant de l’atmosphère dégagée par les oeuvres ou s’arrêtant devant une oeuvre particulière, elles laissent s’exprimer vocalement leurs ressentis. Leurs corps peuvent alors aussi entrer en dialogue avec les oeuvres. Elles investissent ainsi l’espace entier en laissant les visiteurs circuler librement et choisir leur point de vue et d’écoute.

Improvisation Exposition Jean José Baranes

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„Le chant des Elancées permet de mettre en lumière pendant quelques minutes une peinture ou une sculpture exposée. Les regards des spectateurs convergent vers l’oeuvre choisie, c’est son moment de gloire. Plutôt qu’un coup de projecteur, c’est une guirlande de notes ou l’éclat délicat d’une bougie sonore qui va révéler un détail ou un relief. Comme la dame de Ronsard dont la voix a le pouvoir de faire « planer les monts et montagner les plaines », le chant des Elancées nous conduit vers une sphère supérieure où la vue et l’ouïe se rejoignent pour une compréhension plus profonde de la nature des choses. Le chant des Elancées unifie au lieu de séparer ce qui dans une époque centrifuge comme la nôtre tient presque du miracle.“
Vincent P., spectateur

« Surprises vocales, gestuelle sensible, ce fut une révélation de tous les possibles à imaginer dans ces accords de gestes plastiques et vocaux. »
Suzanne Larrieu, sculptrice

„Trois femmes autour d’une sculpture dans un silence recueilli, concentré, bruissant de mille possibles.
Une voix s’élève, chant, souffle ou cri. Puis une autre, chacune dans sa solitude improvisée, avant de nouer ensemble un chant dont le volume fait un étrange écho à celui de l’oeuvre muette… Théâtrale trinité, musicales Elancées.“
Xavier L., spectateur

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„Sortir du silence, pour arpenter l’espace temps par le chant, Les Elancées unissent leurs voix pour explorer ce qui est ici et maintenant, elles creusent interrogent les couleurs vivantes et offrent au spectateur un tissage de lumières sonores, originales toujours, uniques, d’un monde en transformation perpétuelle qui à leur contact s’éveille en dévoilant une tapisserie inédite et vibrante.“
Gilles de Obaldia, peintre et poète

Artistes et lieux ayant accueilli Les Elancées :
Atelier de Georges Brunon, Paris, janvier 2018
Gilles de Obaldia, Jean-José Baranes, Espace Anis Gras– Le lieu de l’Autre, Arcueil (94), mai 2018
Suzanne Larrieux et Christiane Dujon, Galerie du Génie de la Bastille, Paris, novembre 2018
Pile ou [frasq] #3, Soirée performative, Le Générateur, Gentilly, mars 2019
La Nuit des Eglises, Eglise de Thury, Bourgogne, juin 2019

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